Confinement COVID-19: comment s’adaptent les réseaux de transport public ?

Depuis le début des restrictions de déplacement liées à la crise sanitaire, la fréquentation des réseaux de transport public de voyageurs est en chute libre. Près de 90% de voyageurs en moins dans certaines villes. Comment s’adaptent les opérateurs de transport ?

Réduction progressive de l’offre

Dès les premiers jours du confinement, et la fermeture des établissements scolaires et universitaires (depuis le 16 mars 2020), les réseaux de transport ont réduit la fréquence de passage des lignes. La première étape a été de basculer l’offre en “période vacances scolaires”. La construction de l’offre de transport était déjà faite, ce qui a permis aux opérateurs de s’organiser rapidement.

Mais la fréquentation reste bien inférieure à celle, habituelle, d’une période de vacances scolaires: la mise en place du chômage partiel pour de nombreux salariés, la fermeture de tous les établissements recevant du public non essentiels, ont forcément impacté les déplacements. Enfin, le confinement généralisé, en vigueur en France depuis le 17 mars à midi, supprime de fait tous les déplacements de loisirs. Une offre de transport spécifique a donc été construite et mise en oeuvre dans la plupart des agglomérations.

Une offre très réduite, une amplitude horaire préservée

Malgré la très forte réduction de l’offre de transport, l’amplitude horaire de circulation des lignes est restée quasiment la même, afin de permettre aux personnels soignants et autres services essentiels de se déplacer.

Nous devons faire face à une situation inédite, nous adapter tout en permettant à ceux qui en ont le plus besoin de pouvoir continuer à circuler dans les transports en commun

Porte parole de Keolis Lyon / TCL

La question difficile de la gestion du personnel

La diminution de l’offre et la fermeture des points de vente entraînent mécaniquement une réduction des effectifs nécessaires (conducteurs, agents de régulation, contrôleurs, agent des boutiques commerciales). Le recours aux “congés imposés” et aux “RTT obligatoires” a été la première mesure mise en place, rendue possible par ordonnances dès le 26 mars.

Cette utilisation des “compteurs” des salariés est forcément limitée dans le temps, mais elle permet aux agents de conserver la totalité de leur rémunération. Ensuite, vient le temps du chômage partiel, pendant lequel les salariés touchent environ 84% de leur salaire net habituel.

Ces mesures d’activité partielle ne concernent d’ailleurs pas que les métiers au contact du public: les tâches administratives sont réduites également, et tout n’est pas toujours possible en télétravail. Tous les salariés des opérateurs de transport public sont donc susceptibles d’être placés en chômage partiel s’ils ne peuvent ou ne veulent pas utiliser leurs compteurs de congés/RTT.

Protéger les salariés le mieux possible

La fourniture de matériel de protection individuelle (masque, gants) n’est malheureusement pas toujours possible en raison des pénuries actuelles. En revanche, du matériel de nettoyage/désinfection leur est fourni, afin que chacun puisse désinfecter la cabine de conduite avant chaque prise de poste, notamment en cas de relève en ligne.

Des mesures barrières sont également en oeuvre dans la quasi-totalité des réseaux: arrêt de la vente de titre de transport à bord des bus (les clients doivent acheter leur titre aux distributeurs avant de monter à bord), montée obligatoire par la porte arrière, et zone interdite aux voyageurs.

L’avant du tramway est interdit aux voyageurs à Strasbourg comme dans de nombreux réseaux. Photo DNA / Laurent Réa.

Nettoyage approfondi des véhicules

Malgré un flou certain en début de crise, le nettoyage et la désinfection des surfaces a rapidement été généralisé:

  • Poignées et barres d’appui
  • Bouton de demande d’arrêt et d’ouverture de portes
  • Sols

Mais ces mesures ne peuvent avoir lieux qu’une fois par jour généralement, et ne remplacent absolument pas les précautions individuelles que chaque voyageurs doit prendre (mesures barrières):

Dans les transports en commun, évitez de toucher quoique ce soit, et désinfectez-vous régulièrement les mains.