Déconfinement et transports publics: premier bilan
Au troisième jour, il est temps de faire un premier bilan du déconfinement dans les transports publics. Quelle est la fréquentation par rapport à la normale ? Le niveau d’offre est-il suffisant ? Et quid du respect des mesures sanitaires ?
Fréquentation: hausse limitée, pour l’instant
C’était la crainte principale dans tous les réseaux de transport urbain. Comment faire respecter les mesures barrières (distanciation physique) si les usagers sont trop nombreux ? On imagine mal, en effet, laisser un mètre de distance entre chaque voyageur dans une rame de métro ou de tramway bondée à l’heure de pointe…
Pour éviter cette situation, tout a été fait. Le niveau d’offre de transport (fréquence et amplitude horaire) a été considérablement augmentée dès lundi. Partout, alors que l’offre correspondait jusqu’ici à environ 30% du niveau habituel, elle a été relevée pour atteindre 70 à 80%. L’idée est simple: plus les passages de bus, tram, métro sont nombreux et fréquents, plus les usagers pourront s’y répartir.
Dans l’ensemble, cela fonctionne bien. Le niveau de fréquentation des premiers jours tourne autour de 30% (par rapport à cette période l’année dernière), pour une offre à 70/80%. Statistiquement, les véhicules sont donc chargés à moins de 50% de leur capacité habituelle.
Malgré tout, on a assisté à quelques débordements, en particulier à Paris et en Ile de France, où quelques rames ont été prises d’assaut.
Il faudra suivre la hausse progressive de la fréquentation
Le déconfinement n’est qu’à ses débuts: son impact dans les transports publics sera progressif. De plus en plus d’entreprises reprennent leur fonctionnement habituel et invitent leurs collaborateurs à reprendre le chemin du bureau. Celles qui autorisent leurs salariés à rester en télétravail à 100% semblent assez rares.
La reprise progressive des cours dans les établissements scolaires est aussi un important générateur de trafic. Il est difficile à évaluer: l’incertitude reste de mise, notamment dans les département en zone “rouge”; et même dans les écoles, collègues ou lycées ré-ouverts, on ne sait pas quelle sera l’assiduité des élèves. Les opérateurs de transports se préparent donc à augmenter progressivement l’offre, jusqu’à atteindre les horaires habituels. Des accords locaux se négocient entre l’opérateur et son autorité de tutelle pour trouver à chaque fois la meilleure solution, et avec un maximum de réactivité.
La RATP, de son coté, a déjà annoncé une reprise à 100% à partir du 2 juin.
Les usagers des transports publics respectent bien les mesures sanitaires
Deux grandes mesures sont en applications dans tous les réseaux de transports urbains: le port du masque obligatoire, et la neutralisation d’un siège sur deux.
Les médias ont massivement relayé l’information. Dès lundi, la quasi-totalité des usagers des transports étaient munis de leur masque de protection (réutilisable ou jetable). La présence des équipes des opérateurs, sur le terrain, a permis de rappeler cette obligation. Certains réseaux ont même distribué des masques aux voyageurs qui n’en avaient pas.
Reste la question de sa bonne utilisation. Le masque doit couvrir le nez et la bouche, être bien serré, et on ne doit plus y toucher une fois posé.