Conducteur de bus, tramway, métro: fiche métier

Dans une entreprise de transport de voyageurs, les conducteurs de bus représentent entre 50 et 80% des salariés. C’est aussi ceux que les usagers voient le plus, sans forcément se rendre compte de toutes les composantes de leur (difficile) métier !

Dans cet article, découvrez leurs nombreuses missions et leurs horaires de travail. Renseignez-vous sur les formations nécessaires à ce métier, et sa rémunération.

Différentes appellations pour un même métier

On les nomme différemment selon la culture de l’entreprise dans laquelle ils travaillent; comme dans beaucoup de secteurs d’activité, le jargon n’échappe pas au monde du transport ! Conducteur-receveur (CR), agent commercial de conduite (ACC), mécanicien… l’appellation varie aussi selon le type de matériel sur lequel l’agent opère; par exemple on entend parfois “traminot” pour un conducteur de tramway.

On évitera l’appellation “chauffeur de bus” qui a une connotation péjorative dans les entreprises.

Conducteur de bus ou tramway: quelles sont ses missions ?

Le travail du conducteur de transport en commun consiste à transporter ses clients en suivant l’itinéraire prévu, en respectant le mieux possible l’horaire théorique. Mais il a de nombreuses missions annexes, tout aussi indispensables:

  • Assurer la vente de titre de transports (voyageurs occasionnels)
  • Vérifier la validité des titres de transports des voyageurs; souvent, cela consiste à s’assurer que chaque client valide bien sa carte en montant dans le bus
  • Accueillir les clients et renseigner ceux qui en ont besoin; cette tâche requiert une très bonne connaissance de la ville, car les questions des voyageurs ne sont pas toujours évidentes…
  • Assurer la sécurité des voyageurs en cas d’incident; en cas d’accident de la circulation, l’agent de conduite va notamment aider ses passagers à descendre du véhicule dans des conditions de sécurités maximales
  • Informer la régulation de tout problème rencontré, ou de toute situation susceptible d’engendrer des difficultés pour lui ou les autres conducteurs du réseau; par exemple, une manifestation inopinée qui semble se mettre en oeuvre, une intervention des pompier qui risque d’entraver la circulation…

En plus de ces missions quotidiennes, le conducteur de bus, de tramway ou de métro doit maîtriser parfaitement son véhicule. Cela est d’autant plus difficile si le parc de véhicules exploités est hétérogène, composé de nombreuses marques et modèles.

Mais cette maîtrise technique est indispensable à la résolution rapide des problèmes courants. Un voyant qui s’affiche sur le tableau de bord, un bip sonore inhabituel… en lien avec le poste de commande où se trouvent les régulateurs du réseau de transport, l’agent devra effectuer des manipulations plus ou moins techniques pour se dépanner seul. En dernier recours, bien sûr, le régulateur lui enverra du renfort: agent de maîtrise et techniciens de maintenance… mais cela nécessitera une immobilisation du véhicule, et une perturbation importante pour les usagers.

Horaires de travail

Planification

L’amplitude de fonctionnement de réseaux de transports de voyageurs est très importante, surtout dans les grandes villes. Même dans une commune de taille moyenne, il est fréquent d’avoir des bus dès 5h du matin, et jusqu’à tard dans la nuit, notamment en fin de semaine.

Les plannings de conduite s’adaptent à ces contraintes. En général, les services sont organisés en roulements, par équipes. Un conducteur va donc alterner entre 5 à 10 “semaines types” avec ses co-équipiers.

De nombreux types de plannings existent, là encore cela va dépendre des entreprises: plannings en 4 jours de travail par semaine, en 5 jours, plannings en “journée continue” (une grande plage de travail) ou en “coupures” (deux ou trois vacations dans la journée). Selon l’organisation interne et la politique RH de l’exploitant du réseau, chaque agent peut parfois choisir le type de planning qu’il préfère (ce qui est idéal pour l’organisation de la vie de famille !). Le planning peut également être imposé en fonctions de critères de priorité telle que l’ancienneté.

Un cas particulier: la voltige

On dit qu’un conducteur est “de voltige” lorsqu’il ne sait pas à l’avance quel service il va effectuer. Ses horaires seront connus 24 à 48 heures à l’avance seulement. Ces services particuliers sont destinés à remplacer au quasi-pied levé les agents absents. Souvent, tous les roulements incluent des journées de voltige. L’organisation interne de l’exploitant et surtout le taux d’absentéisme moyen vont impacter la fréquence des voltiges.

Temps de travail d’un conducteur de bus urbain

Selon la convention collective applicable et les éventuels accords d’entreprise, la durée du travail hebdomadaire d’un conducteur se situe autour de 35 heures par semaine. Mais il s’agit d’une durée moyenne, sur l’année. En contrepartie des horaires de nuit et de dimanche/jours fériés, et des conditions de travail difficiles, les agents de conduite bénéficient de jours de repos qui s’ajoutent à leurs congés payés (entre 2 et 3 semaines par an).

Formation: comment devenir conducteur de bus ou tramway ?

Deux formations initiales sont nécessaires pour devenir conducteur de bus:

  • Le permis D (permettant la conduite d’un véhicule transportant plus de 15 personnes)
  • La FIMO Voyageurs (Formation Initiale Minimum Obligatoire)

Puis, tous les 5 ans, les conducteurs suivent une formation dite “de recyclage”: la FCO Voyageurs (Formation Continue Obligatoire), qui est en quelque sorte une FIMO allégée.

A noter qu’il est souvent possible de déposer sa candidature sans avoir la FIMO (voire sans permis D); les recrutements étant fréquents (pour compenser les départs en retraite et améliorer l’offre de transport en ajoutant des services), les exploitants de réseaux sont parfois contraints d’accepter les candidats n’ayant pas encore suivi ces formations; dans ce cas, l’entreprise finance les formations, et conditionne l’embauche définitive à leur réussite.

Audrey, conductrice de tramway à Dijon (21)

Passez quelques minutes dans la peau d’Audrey, conductrice de tramway à Dijon.

Photo M. Mo.

Pour conduire le tramway et les autres modes de transport “lourd” (métro, RER), il n’existe aucune règle nationale. Chaque compagnie de transport construit son propre plan de formation, généralement sans pré-requis sauf critère d’âge. Ces formations durent plusieurs semaines, alternant entre théorie et pratique. Elles aboutissent à la délivrance d’une habilitation à la conduite commerciale. Là encore, des recyclages réguliers sont nécessaires.

Bien souvent, les conducteurs de modes lourds sont des conducteurs de bus volontaires; selon l’organisation propre à chaque exploitant, les agents peuvent alterner entre bus et mode lourd (surtout dans les villes moyennes; ce n’est pas le cas à la RATP par exemple).

Rémunération: combien gagne un conducteur de transport public ?

La rémunération des agents de conduite varie selon le type de matériel (bus, tram, métro…). Elle dépend aussi de la taille de la compagnie de transport. Les réseaux des grandes villes rémunèrent mieux leurs conducteurs, car la force syndicale est plus importante; cela leur permet une meilleure négociation et des accords collectifs avantageux.

Les conducteurs de bus périurbains ou interurbains (autocars reliant les villages à la commune principale d’une agglomération) sont moins bien rémunérés, car leur contrat n’est pas régit par la même convention collective…

En urbain, la rémunération brute démarre généralement autour de 1.900€ / mois à l’embauche. On y ajoute des primes (13ème mois, prime d’accidentologie, d’assiduité, prime liée au type de matériel…). Une prime d’ancienneté est prévue également, faisant augmenter la rémunération tout au long de la carrière.

La négociation collective permet en général à la rémunération des conducteurs de suivre au minimum l’inflation.